Des manifestations de grande ampleur ne peuvent prendre que s’il y a concomitance d’un front social et d’un front étudiant, comme en 1968, 1986 et 1995.
La soirée du beaujolais nouveau à grenoble o les policiers et les etudiants s’affrontaient, témoigne de l’éxtreme fermeté dans les consignes reçues par les préfets.
Les manifestations du printemps dernier o les jeunes se sont montrés particulièrement virulents, rend compte d’une culture contestataire exacerbée dans la jeunesse actuelle. En 2002 ils avaient défilé contre Le Pen. En 2005 contre les lois Fillon. Leurs actions recevaient le soutien d’une majorité du corps enseignant qui jouait l’entrisme avec le gouvernement et les familles (décontenancées devant les grèves de prof des années précédentes). Ces jeunes sont aujourd’hui dans des universités qui ont de graves problèmes budgétaires, et peinent à assurer le chauffage des salles.
Durant ces manifs de lycéens, on a eu un prélude aux émeutes actuelles. Des délinquants "casseurs anti blanc" ont profité des manifs contre la loi Fillon pour "bolosser" des jeunes de classe moyenne, et racketter des téléphones mobiles, faisant monter la sauce avec les forces de l’ordre. Les services encadrant les manifs ont laissé faire, y trouvant un moyen d’effrayer les étudiants.
Une partie de la droite joue la carte xénophobe, allusions aux immigrés, reconduite à la frontière, évocation de la polygamie, non par conviction, mais par calcul politique : éviter que Le Pen ne capitalise sur la situation actuelle.
Il y a néanmoins un malaise qu’on évoque du bout des lèvres :
ce qui pour moi est la premiere illustration de la situation actuelle : la marseillaise sifflée au stade de france en 2001 lors de France-Algérie.
La fin des années 90 en Algérie, et la violente réaction de l’Etat Algérien (ami de la France, et donneur d’ordre de Dalil Boubakeur) a profondément marqué une partie des français originaires du maghreb.
La seconde intifada provoquée par Sharon et attisée par Arafat, a crée un sentiment anti occidental latent, je répente "latent", dans une partie, je répete "une partie", de nos compatriotes musulmans, et ceci durant l’hiver 2000-2001.
Dans le métro sont apparus des jeunes portant le keffieh d’Arafat, et davantage de femmes portant le foulard.
Des jeunes sans repères et flirtant avec la délinquance ont ainsi trouvé les raisons toutes faites pour justifier chacun de leur accès de colère ; les émeutes actuelles s’inscrivent dans cela, l’amalgame anti-occidental, et la désespérance sociale s’enrichissant l’un, l’autre.