Je voudrais rappeler que j’avais émis cette prédiction en avril 2007, alors que nous n’avions pas encore le résultat des élections présidentielles. |
mercredi 5 décembre 2007
Par AFP
Un homme et une femme, soupçonnés d’avoir tué deux gardes civils espagnols samedi à Capbreton (Landes), ont été interpellés mercredi matin par les gendarmes à Châteauneuf-de-Randon (Lozère) à l’issue d’une traque de près de quatre jours qui a nécessité la mobilisation de moyens importants.
Le couple est soupçonné d’appartenir à l’ETA. L’homme serait "sans doute", selon des sources proches de l’enquête, Asier Negoa Lopez de Armentia, un "cadre dirigeant" de l’ETA.
S’agissant de la femme, qui était en possession de faux papiers, son identité "sera plus difficile à établir", selon les mêmes sources qui notent qu’elle portait au moment de son interpellation une paire de boucles d’oreille sembables à celles de la femme membre du commando de Capbreton, décrite par des témoins.
Peu après leur interpellation, le procureur de la République de Paris a annoncé la mort dans la matinée du deuxième garde civil, Fernando Trapero Blazquez, 23 ans, hospitalisé à Bayonne depuis samedi en état de "mort cérébrale".
Son collègue, Raul Centeno, 24 ans, avait été tué sur le coup.
Tous deux, désarmés et en mission de renseignement en France, avaient été pris pour cible par un commando présumé de l’ETA qui leur avait tiré dessus de sang froid à Capbreton. Le commando avait réussi à prendre la fuite.
Le couple, placé en garde à vue au commissariat de Mende o se sont rendus des enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT), spécialiste des dossiers de l’ETA, a quitté la Lozère sous escorte policière en début de soirée pour être transféré à Paris.
Le ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie a "salué le travail des forces de l’ordre et souhaité que l’identification en cours détermine au plus vite s’il s’agit des individus recherchés".
Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a également adressé ses "plus grandes félicitations" aux polices française et espagnole après cette interpellation, fruit, d’une "coordination permanente" entre l’Espagne et la France.
Formellement, leur arrestation est intervenue dans le cadre de l’enquête diligentée à la suite de la tentative de vol avec arme d’une voiture, lundi près de Périgueux, a-t-on précisé mercredi de source judiciaire. Mais le mode opératoire de cette tentative, ressemblant aux méthodes de l’ETA, avait conduit lundi les enquêteurs à faire le rapprochement avec les tirs de Capbreton.
Au moment de son interpellation, le couple était porteur d’armes de gros calibres, chargées.
Il avait aussi en sa possession une forte somme d’argent en liquide et "parle avec un fort accent espagnol", a-t-on ajouté.
Selon plusieurs sources internes à la gendarmerie, c’est "l’efficacité du plan Epervier", lancé samedi afin de retrouver les fugitifs, "qui a payé".
Quelque 1.500 gendarmes —dont ceux de l’unité d’élite de la gendarmerie, le GIGN— ont été mobilisés et sensibilisés "dans toute la France" afin de les retrouver.
Gares, frontières, mais surtout lieux "les plus secrets o peuvent se cacher de présumés membres de l’ETA" ont été surveillés, selon ces sources.
Ce n’est "pas une filature au sens classique du terme" qui a été mise en oeuvre mais une "toile d’araignée", ont-elles dit.
Si l’appartenance de ce couple au commando était établie, une personne serait encore en fuite, puisque dès samedi des sources judiciaires évoquaient un "commando de trois personnes", ce qu’a répété mercredi le parquet de Paris.
L’organisation armée basque ETA compte dans ses rangs environ 300 personnes et "l’essentiel est en France", selon l’universitaire Jean Chalvidant, auteur d’un récent livre sur le sujet
voir article en ligne sur France24
Deuxième article :
ETA
Une unité policière franco-espagnole va être créée
NOUVELOBS.COM | 09.12.2007 | 13:47
Le Premier ministre espagnol, José-Luis Zapatero, a souligné l’aspect permanent de cette cellule policière par rapport aux coopérations ponctuelles dans le passé.
José Luis Rodriguez Zapatero, Premier ministre espagnol, a annoncé, dimanche 9 décembre à Lisbonne, en marge du sommet UE-Afrique, la création d’une unité policière d’investigation franco-espagnole permanente, chargée de lutter contre le terrorisme et l’ETA, le groupe indépendantiste armé basque.
"Nous sommes convenus de mettre en place une équipe conjointe d’enquête permanente contre le terrorisme dans les deux pays", a affirmé le dirigeant espagnol au cours d’une conférence de presse.
"Jusqu’à maintenant, on l’avait seulement fait pour des délits particuliers", a-t-il poursuivi, précisant que l’objectif de la nouvelle unité serait "de prévenir et de lutter contre le terrorisme".
Entretien entre les deux dirigeants
Lors d’un entretien samedi à Lisbonne, José Luis Zapatero et le président français Nicolas Sarkozy ont décidé de renforcer leur coopération en matière de lutte contre le terrorisme. Cette rencontre s’est déroulée après l’arrestation mardi de deux membres de l’ETA soupçonnés du meurtre le 1er décembre à Capbreton (sud-ouest de la France) de deux gardes civils espagnols, qui effectuaient sur le territoire français une mission de renseignement. Ils ont été déféré dimanche au parquet. Un troisième suspect est toujours recherché par la police française.
Sarkozy dénonce la "voyoucratie"
Nicolas Sarkozy a sévèrement condamné samedi soir à Lisbonne le meurtre des deux policiers espagnols et a assuré les espagnols des efforts de coopération de la France.
"Je considère que ce qui a été fait par l’ETA est extrêmement grave (...) c’est inacceptable, c’est du terrorisme, c’est de la voyoucratie", a déclaré le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse.
"La police française a recherché et recherche les assassins comme s’il s’agissait de policiers ou de victimes français. Je tiens à le dire à nos amis espagnols, nous ne faisons pas de différence", a-t-il ajouté, "les ennemis de la démocratie espagnole sont les ennemis de la France".
"Nous renforçons encore nos moyens d’investigation communs", avait également ajouté Nicolas Sarkozy, sans donner plus de détails.